Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Rester debout
19 janvier 2012

Deuxième semaine, deuxième jour

Ce matin au réveil, j'étais obsédé par la distance parcourue et sur celle qui me reste à couvrir.
J'ai appuyé sur le bouton magique du petit appareil magique et le gps m'a instantanément donné ma position. Sans appel ! Je ne suis pas encore arrivé, ça c'est sûr !
Pourtant je me sens bien. J'ai remué jusqu'à ce point beaucoup d'idées sombres et de vieux souvenirs pénibles, mais je me sens bien !
Il me reste les 4/5ème du voyage à faire mais peu importe. Je suis bien où je suis. Je suis bien ici, à ma place.
Enfin.

Il fait beau aujourd'hui. 
Je vais m'octroyer un plaisir que bien peu de gens peuvent s'offrir. Je vais me baigner au milieu de nulle part. L'eau est limpide, les reflets du soleil traversent la surface comme des lames claires et je dois être sur un de ces courants chauds qui me poussent vers mon but. Béni Gulf Stream...
J'ai bien vérifié 4 ou 5 fois que le bout que je me suis accroché autour de la taille est solidement amarré au bateau et j'ai plongé.
La sensation incroyable de n'être relié au monde que par cet ombilic ridicule qui sort du ventre de mon embarcation, a décuplé mon plaisir et en remontant à la surface j'ai éclaté de rire à l'idée que je pourrais être pris pour un fou ou pour un sucidaire si on me voyait !
C'est vrai que c'est un peu barjot !
Et que dire du vertige ressenti à l'idée de flotter à plusieurs centaines de mètres du fond de la mer, voire des milliers ? Je surnage au milieu de rien, entre l'eau et l'air.
Il faut que je tente l'expérience de nuit, suspendu alors entre deux pareilles forces obscures. Ce doit être grisant. Le vertige du fond de l'eau et le vertige de l'espace infini.

Je flotte sans effort.
Allongé sur l'eau à regarder le bleu du ciel.
Et c'est quand même incroyable qu'étant le seul être humain perdu au milieu de nulle part, que le seul oiseau présent à des milles alentour réussisse à me chier dessus !
Encore un signe ou une première leçon de ce qui pour moi est un monde nouveau.
Allez galérien, remonte à bord, reprend ta place, tu n'es fait ni pour plonger dans le fond de l'océan, ni pour t'envoler dans les cieux.
Ta place est sur ton banc de nage à tracer ta route, qui est encore bien longue.
Ce soir si tu as bien avancé, tu auras le droit de perdre ton regard dans les étoiles avant d'aller dormir.
Route, pêche ! 

Publicité
Commentaires
Rester debout
Publicité
Publicité