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Rester debout
24 septembre 2012

Deuxième semaine, troisième jour...

Où se trouve donc le ciel ? Et la mer ? Tout est gris, tout se mélange, tout relief disparait. Je suis juste insignifiant au milieu de nul part. Voilà la pluie qui se met à tomber, droite, verticale, fine, sans aspérité, sans vent, sans rien. Tout se confond, tout se mélange, je ne sais même plus dire où se trouve la ligne d'horizon. Tout est liquide de toute façon !
J'ai presque l'impression que plus rien n'existe. Je ne suis pas écrasé par l'immensité, pas angoissé par ce vide qui s'est installé autour de moi, il n'y a rien. Tout est creux. Et moi aussi sans doute. Je suis installé sur mon banc de nage et je tire sur mes avirons, parce que rien d'autre ne compte. Je dois avancer, pousser un peu plus mon bateau à l'est. Juste avancer. Je ne suis vivant que pour ça !

C'est juste dingue !
Ce soir, quand, après huit heures passées sous la flotte qui me coule dans le cou, s'infiltre partout et ne me laissera qu'un tout petit rond sec à l'arrière des genoux, quand je poserai mes avirons pour manger, ranger, me coucher, je serai heureux parce que j'aurai fait mon boulot de la journée. J'aurai parcouru quelques milles de plus, presque rien sur la carte, mais quelques mètres de plus qui me rapproche du soleil levant...
Ce sera suffisant pour mon bonheur et assez pour pouvoir me dresser et dire que je suis un homme libre. Que j'ai choisi ça, que je vais y arriver, et parce que je sais, quand je verrai les côtes de ma délivrance, que je vais pleurer. Parce que ce sera normal, parce que j'aurai réussi le pari. Parce que j'aurai franchi la frontière. 
A ceux qui me demanderont alors si j'ai rencontré quelque chose de plus grand que moi, je répondrai juste que chaque jour, je devais avancer, tirer sur mes avirons et que, s'il existe quelque chose de plus grand que nous, ce n'est sans doute pas moi qu'il choisirait pour porter un message d'espoir. L'espoir c'est juste traverser, franchir la ligne d'arriver et dire, me voilà, je suis revenu et je ne sais toujours pas pourquoi je suis parti.

C'est juste dingue !

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