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Rester debout
17 janvier 2012

4ème jour.

Je suis brisé, cassé, rompu.
Je n'ai pas dormi de la nuit. L'angoisse dans les ténèbres, j'ai bien tenté de me reposer mais mon corps était tellement tendu par la trouille que pas un de mes muscles ne me fait pas mal ce matin . Il faut pourtant continuer à avancer.
Le ciel a été lavé, rincé. Le baromètre est sorti des profondeurs, me faisant espérer un meilleur temps. Je guette malgré tous les signes d'une autre dépression qui pourrait suivre celle-là.
Quand j'ai ouvert pour sortir ce matin, je me suis fait l'impression d'un zombie sorti des entrailles de la terre. Mes articulations grinçaient, mes os craquaient et mon dos tout entier était vrillé de douleur.
Je me suis octroyé un petit déjeuner copieux dévorant les quelques provisions fraîches qui me restaient. Le tout au soleil s'il vous plait ! Le désalinisateur solaire et ma nourriture sèche prendront maintenant le relais. 
Il faut malgré tout que je sorte les avirons et que je reprenne mon travail de galérien si je veux arriver au bout de cette aventure.
Respirer l'air frais après cette nuit terrible, a été un vrai bonheur que j'ai gouté comme il se doit.
Mes yeux font le tour de l'horizon et je mesure l'immensité de l'élément. Sa force aussi !
Il faut être fou ou inconscient pour se frotter à ça.
Et je suis en train de le faire. 

Midi.
J'ai mal partout !
"Mais qu'allait-il faire dans cette galère ?!?"
Mes mains me font mal. Mes bras me font mal, mes jambes aussi, et mon dos est un champ de mines douloureuses. Sortir du banc de nage est un calvaire et je vois pas d'autre solution qu'un bon repas pour me remettre d'aplomb. Un bon coup à boire aussi ! J'avais prévu de m'offrir un cordial de temps en temps. Je crois que le moment est bien choisi !

Je crois que je me suis assoupi.
Le repas, un rhum vanille, un rayon de soleil réparateur et l'impression tant attendue que mon corps se détend, que la tension s'apaise. Il n'en fallait pas plus pour sombrer gentiment, bercé par la houle redevenue tranquille et régulière.
C'est le contact de ma main tombant dans l'eau froide qui m'a réveillé. Me rappelant que s'endormir au soleil au milieu de l'Atlantique aurait pu être fatal. Une chute à l'eau, une rafale qui éloigne le bateau, et...

Soir.
Il fait presque nuit.
Je viens de finir le rangement pour la nuit et je n'ai qu'une seule hâte, manger et me glisser dans un duvet sec et douillet et plonger dans un sommeil sans rêve.
Le ciel est clair, le vent souffle gentiment, la température est remontée, il fait presque doux. 

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